La Vie d'Ellen White par D.M. Canright

Préface


Madame White, prophétesse, leader et principale fondatrice de l'Église Adventiste du Septième-jour, prétendit avoir été divinement inspirée par Dieu, de même que le furent les prophètes de la Bible. Définissant sa position, elle dit : "Dieu dans le passé a parlé aux hommes par la bouche des prophètes et des apôtres. De nos jours il leur parle selon les témoignages de son Esprit" ("Témoignages pour l'Église" Vol. IV, p.148 ; Vol. V, p.661; no 88, p.189) c'est-à-dire par elle à travers ses écrits.

Pour chaque ligne qu'elle a écrite, que ce soit des articles, lettres, témoignages ou livres, elle a prétendu que cela lui a été dicté par le Saint-Esprit, et par conséquent doit être infaillible.

Ses gens acceptent et défendent fermement ses revendications. Ses écrits sont lus dans leurs églises, appris dans leurs écoles et prêchées par leurs ministres comme les Saintes Ecritures ; ses revendications font tenir ou s'écrouler leur église, ceci ils l'admettent ouvertement.Elle est à ses gens ce que Mahomet est aux Musulmans, Joseph Smith aux Mormons, Ann Lee aux Shakers et Madame Eddy aux Scientistes chrétiens.

C'est pourquoi ces hautes revendications font l'objet d'une enquête loyale à laquelle ses disciples, qui ont ouvertement critiqué les autres prétendants à l'inspiration, ne peuvent raisonnablement objecter. Ils ont publié plusieurs livres consacrés à sa vie et à son oeuvre, dans lequels ils ont réuni et interprété tout ce qui était possible en sa faveur. En lisant ces livres, on ne sait jamais si elle a commis une erreur, plagié, pratiqué la tromperie, ou écrit une littérature prétendument inspirée, qui ait été supprimée. La narration de la vie des hommes de Dieu inspirés, ne dissimule pas ainsi leurs échecs, et n'ignore pas leurs erreurs et imperfections.

Le public donc, a droit de connaître l'autre versant de la vie de Madame White.

Canright est peut-être le mieux qualifié pour rendre les faits concernant cette phase de sa vie, que toute autre personne vivante ; comme il était lié avec ses partisans depuis leur début, il y a maintenant presque soixante ans, quand peu nombreux, ils n'étaient seulement qu'environ cinq mille. Il possède tous les écrits de Mme White de ces premiers jours. Certains des écrits, les plus compromettants, ont été supprimés. Ni le public, ni leurs propres gens, sauf quelques officiels, sont au courant de cette vieille "révélation". Son association intime avec Mme White lui a donné occasion de la connaître et l'observer comme personne ; et qu'il n'aurait probablement pu faire sans une telle association.

Pourquoi autrefois je croyais Madame White Inspirée

J'ai autrefois accepté la revendication de Madame White sur l'inspiration, pour la même raison que la plupart de ses partisans. J'ai d'abord accepté le Sabbat, et ensuite d'autres points de la Foi, jusqu'à ce que je vienne à croire en tout.

Une fois parmi eux, je trouvais toute énonciation formulée en termes forts, [me prouvant] que Mme White était inspirée de Dieu. J'ai supposé qu'ils savaient, c'est pourquoi j'ai pris leur parole au mot ; et c'est ce que font tous les autres quand ils entrent, nier [leur esprit critique] comme ils peuvent.

J'ai bientôt constaté que ses révélations étaient tellement liées avec l'histoire entière et la croyance de son église, que je ne pouvais logiquement les séparer, pas plus qu'une personne ne pouvait être Mormon sans croire en Joseph Smith, ou Scientiste Chrétien sans croire en Madame Eddy.

J'ai cru les autres doctrines si fermement, que j'ai avalé les visions avec le reste, et c'est ce que tous font.

Quand j'ai commencé d'avoir des soupçons sur les visions, j'ai trouvé la pression si forte que j'ai craint de les exprimer, ou même de me les admettre à moi-même. Tous disaient que tels doutes venaient du Diable, et pouvaient mener au rejet de la vérité, puis à la ruine. Ainsi, je n'osais pas les entretenir, ni les examiner sur la question ; et ce fut le même cas pour les autres.

J'ai vu que tous ceux qui exprimaient un doute quelconque au sujet des visions, étaient immédiatement marqués au fer rouge comme "rebelles", comme étant "dans les ténèbres", "conduits par Satan", "infidèles", etc.

Ne faisant confiance à aucune autre gens ou doctrine, je ne savais que faire ni où aller. J'ai donc essayé de croire les visions et de coopérer de la même façon que le font des milliers d'entre eux, quand réellement et en permanence ils sont dans le doute à leur sujet. Cela les conduit à pratiquer la supercherie et à feindre de croire en public ce qu'intérieurement ils ne croient pas, ou au mieux de quoi ils doutent. Voir le cas d'Uriah Smith dans le chapitre faisant référence de son point de vue.

Il y a plus de quarante ans, lors de mon premier ministère, tandis que j'étais encore un ferme partisan de toutes les doctrines Adventistes du Septième jour, j'ai écrit pour défendre avec force Mme White. Depuis, pendant toutes ces années, rien d'aussi convaincant n'a été produit par aucun de ses défenseurs. Ceci est prouvé par le fait qu'ils m'ont copié pour prendre sa défense, mais en omettant mon nom. Aussi dans leurs écrits contre moi, ils citent cela comme contradiction de ce que je dis maintenant . Je ne les blâme pas, mais ma réponse est cela : "un homme sage change d'avis rarement ; un imbécile, jamais."

Au temps où j'ai rédigé cette défense de Mme White, il y a quarante ans, je n'avais jamais vu une copie de ses premières visions contenues dans "Un Mot au Petit Troupeau" de 1847, et dans Vérité Présente de 1849 et 1850 ; ni les brochures du frère Bates à la même date. Elles avaient été si efficacement supprimées que je n'aurais pas su qu'elles aient jamais existées. Celles-ci contiennent la preuve la plus compromettante à l'encontre de son inspiration, toutes celles qui plus tard sont tombées dans mes mains. Au fil des ans, d'autres preuves conservées se sont petit à petit accumulées, jusqu'à ce que je fusse contraint de changer d'avis.

Pendant ses premières années au Parlement, M. Gladstone, grand homme d'Etat d'Angleterre, tint des discours défendant avec force le côté auquel il appartenait. Plus tard il changa d'avis, et rejoignit le bord opposé. Alors un membre de son ancien parti se leva, et lut un des discours de M. Gladstone condamnant fortement les vues qu'il préconisait maintenant. À la fin, tous les yeux étaient sur M. Gladstone ; que pouvait-il dire ? Il s'est levé lentement et a dit : "c'était il y a longtemps et beaucoup de choses sont arrivées depuis." C'était tout. La Chambre l'a acclamé avec entrain ; il avait efficacement répondu à son adversaire. Ma réponse aux adventistes est la même : "c'était il y a longtemps, et beaucoup de choses sont arrivées depuis."

Les faits présentés dans ce livre donnent quelques-unes des raisons pour lesquelles j'ai renoncé à la foi, en la prétention de Madame White à l'inspiration. Les faits sont indiscutables ; les conclusions basées sur les faits doivent donc être en l'espèce, inévitables.

Dans l'exécution de cette tâche, le rédacteur connaissant la fragilité de la nature humaine, a tenu un langage tempéré, et a usé de charité autant que les faits dans le cas présent le permettaient. Mais connaissant les erreurs, la fraude et les tromperies qui ont été communiquées avec Madame White et son oeuvre, il a senti comme un devoir qu'il se devait au monde chrétien, d'en exposer les faits.

L'Auteur.

Ma Position Présente

Depuis que je me suis séparé des Adventistes, il y a plus de trente ans, ils ont continué de rapporter que j'avais regretté de les quitter, avoir essayé de revenir, avoir désavoué le livre que j'ai écrit, et avoué que je suis maintenant un homme perdu. Il n'y a jamais eu un mot de vérité dans un de ces quelconques rapports. Je m'attends à ce qu'ils annoncent que j'ai abjuré sur mon lit de mort. Tout est fait pour empêcher l'influence de mes livres. Je réaffirme maintenant tout ce que j'ai écrit dans mes livres et tracts contre cette doctrine.

Plusieurs pasteurs adventistes m'ont apporté une aide précieuse dans la préparation de ces pages. Autrefois ils étaient partisans de l'inspiration divine de Madame White, mais des faits simples les ont finalement contraints de renoncer en la foi à ses rêves.

D.M. Canright,

Pasteur Emérite de l'Église Baptiste des Béréens, Grands Rapids, Michigan.

L'imposture se dérobe à la lumière,
Et craint l'oeil curieux;
Mais aux vérités sacrées l'examen invite,
Elles nous commandent recherche et vérification.
Ô puissions-nous nous y maintenir toujours !
Demandant humblement l'intelligence,
Assuré que nous ne chercherons pas en vain,
Car des trésors cachés s'y trouvent.
Bénis dans la compréhension,
Créés pour être libre,
Notre foi sur l'homme, nous n'osons reposer,
Nous n'avons confiance qu'en Toi seul.
           
- Anonyme


Next Chapter BACK HOME