Récits des témoins oculaires des visions de Madame White

"Je ne puis soutenir les visions de Sœur Ellen comme étant d’inspiration divine comme elle et vous, pensez qu’elles sont, encore que je ne suspecte pas une ombre de malhonnêteté en aucun de vous dans cette affaire. Peut-être puis-je vous exprimer ma croyance en la matière, sans faire de tort, sans doute cela se terminera par votre droit ou par le mien. En même temps, j’admets la possibilité de m’être trompé. Je pense que ce qu’elle et vous considérez comme visions du Seigneur, ne sont seulement que rêveries religieuses dans lesquelles son imagination vagabonde sans contrôle, sur des thèmes qui l’intéressent très profondément. Elle est tellement absorbée par ces rêveries, qu’elle est déconnectée de tout ce qui l’entoure. Les rêveries sont de deux sortes, répréhensibles et religieuses, les siennes appartiennent au second cas. Rousseau, "français frivole fameux" fut un prédécesseur : l’infidélité étant l’un de ses thèmes, ses rêveries étaient volages. La religion étant le thème d’Ellen White, ses rêveries sont religieuses ; dans chaque cas, les sentiments découlent en majeure partie des études ou instructions reçues antérieurement. Je ne veux pas laisser à penser que ses visions sont semblables à certaines, venues du démon".

A Word to the Little Flock, 1847, page 22

Compte-rendu de Joseph Bates, témoin oculaire

Bien que Joseph Bates vint à croire par la suite à l’appel prophétique de Madame White, il exprima initialement des réserves au sujet des visions :

Cela fait maintenant environ deux ans que j’ai vu l’auteur pour la première fois, et je l’ai entendue relater le contenu de ses visions, publiées à Portland (le 6 avril 1846). Quoique je n’ai pu voir en elles, rien qui milita contre la Parole, je me suis senti cependant alarmé et excessivement éprouvé, et pendant une longue période, j’ai cru à contre-cœur que ce n’était rien d’autre que le produit d’un état affaibli et prolongé, de son corps.

A Word to the Little Flock, 1847, page 21

Compte-rendu du pasteur adventiste Isaac Wellcome, témoin oculaire

Isaac Wellcome, un pasteur baptisé par James White en 1844, membre actif dans le Mouvement de la Seconde Venue, écrivait :

"Ellen G. Harmon... était étrangement accoutumée en corps et âme... à tomber par terre... (nous nous souvenons l’avoir attrapée deux fois pour la préserver d’une chute au sol)... lors de réunions elle pouvait parler avec grande ardeur et rapidité, jusqu’à ce qu’elle tombe, quand comme elle le prétendait, des vues merveilleuses du Ciel et de ce qui y avait été réalisé lui étaient montrées. Elle prétendait avoir vu que Christ avait quitté le rôle de Médiateur et assumait celui de Juge, qu’Il avait fermé la porte de la Grâce [de la miséricorde], et effaçait les noms du livre de Vie... Nous l’avons vue à Poland, Portland, Topsham, et Brunswick dans les débuts de sa carrière, et souvent nous l’avons entendue parler, et vue tomber à plusieurs reprises. Nous l’entendions relater des merveilles que le Père céleste -disait-elle- lui avait permis de voir. Ses vues surnaturelles ou anormales n’étaient pas volontiers comprises comme des visions, mais comme des vues spirituelles de choses invisibles qui étaient assez communes parmi les Méthodistes... Ces visions étaient en fait des échos du révérend Joseph Turner et autres prédicateurs, et nous les regardions comme le produit de l’imagination surexcitée de son esprit, et non comme des faits".

(Isaac Wellcome, History of the Second Advent Message (Yarmouth, Maine: Advent Christian Publication Society, 1874); Jacob Brinkerhoff, The Seventh-day Adventists and Mrs. White's Visions (Marion, Iowa: Advent and Sabbath Advocate, 1884, 4-6.)

Compte-rendu de Lucinda Burdick, témoin oculaire

Lucinda Burdick et Mary Bodge se joignirent à Ellen Harmon, pour prier un après-midi de 1845. Voici le récit de Madame Burdick au sujet de ce qui arrivé :

Tandis que j'étais engagé dans la prière, soudainement, Ellen Harmon devint rigide, et prostrée par terre. Miss Bodge envoya immédiatement chercher James White qui dit-elle, était le seul qui pouvait lui parler durant ces crises. Lui et nombreux autres se dépêchèrent sur place, et il commença immédiatement à lui poser une grande variété de questions.

Ses yeux restèrent ouverts et prirent un regard fixe et vitreux. Parfois en répondant aux questions de James White, elle se levait avec raideur pour prendre une posture demi-assise, et pour retomber en arrière, rigidement prostrée sur le sol. Sa position par terre semblait si inconfortable que j'ai placé sa tête sur mes genoux, et l'ai ainsi soutenue durant l'événement.

Beaucoup des questions posées par White étaient relatives à la situation spirituelle des gens qui vivaient dans la région environnante. Elle déclara que certains étaient justes devant Dieu, tandis que d’autres avaient des taches sur leurs habits. Il était remarquable que ceux dont les vêtements étaient souillés étaient ceux qui rejetaient ses visions, ou hésitaient à les accepter pleinement...

Cet état de transe dura plus d'une heure, et quelqu'un suggérant qu'ils pouvaient prendre froid avec l'apparition de la rosée, White dit : "Je suppose que ce sera la volonté du Seigneur de la conduire dehors" ; alors immédiatement elle s’éveilla et retrouva son comportement normal.

Peu après cela, s'évanouirent aussi bien confiance qu'intérêt pour ce couple fanatique, car les visions étaient non seulement puériles et dépourvues de sens, mais absolument contradictoires. L'intimité de cet homme et de cette femme ont créé un scandale considérable, mais le "bavardage" s'est tari peu à peu après leur mariage en 1846, environ un an après l’incident justement relaté.

(Lettre de Lucinda Burdick, Bridgeport, Connecticut, 26 sept. 1908)

Autre témoignage rédigé par Lucinda Burdick

J’ai été présentée à James White et Ellen Harmon (maintenant Madame White) au début de 1845. Au temps où je les ai connus, ils étaient habités par un fanatisme déchaîné, s’asseyant par terre plutôt que sur des chaises, et rampant sur le sol comme de petits enfants. De tels comportements étranges étaient considérés comme signe d’humilité. Ils n’étaient pas mariés, mais voyageaient ensemble. Ellen avait ce qu’on appelait des visions : elle disait que Dieu lui avait montré en vision que Jésus-Christ s’était levé le dixième jour du septième mois de 1844, et avait fermé la porte de la Grâce ; Il avait quitté à jamais le trône de la médiation, que le monde entier était condamné et perdu, et que plus aucun autre pécheur ne pouvait être sauvé. Très vite elle a prétendu voir que le samedi doit être observé comme Sabbat. Ses visions étaient quelque peu nouvelles, et il sembla au début qu’elles ne suscitèrent pas de vive opposition dans les différentes églises où ils se rendaient. Elles provoquèrent énormément de discussions et d’agitations, et tous semblaient disposés à examiner. Mais après une courte période, ses visions commencèrent à se contredire l’une l’autre. Il a été constaté par moi-même et par d’autres qui l’ont vue en vision, qu’elle pouvait se mettre en état d’avoir une vision au moment de son choix (elle l’a confessé), mais que James White pouvait les contrôler, et la mener là où cela lui plaisait.

(An Examination of Mrs. Ellen White's Visions, Miles Grant, Boston : publié par The Advent Christian Publication Society, 1877)

Ellen White admet que des témoins oculaires doutaient de ses visions

Ellen White elle-même notait que "beaucoup" qui furent témoins de ses visions, avaient le sentiment qu’elles relevaient du fanatisme et de l’hypnose :

...s’il plaisait au Seigneur de me donner une vision en réunion, certains diraient que c’est la conséquence d’une surexcitation et de l’hypnose. (Testimonies Vol. 1, p.71)

Si j’avais une vision en meeting, beaucoup diraient que c’était de l’excitation, et que quelqu’un m’a hypnotisée. (Early Writings, p.21)

Question : Si Ellen White accomplissait des exploits surnaturels en vision, comme ne pas respirer pendant une heure, tenir à bouts de bras des objets avec une force surnaturelle, etc…, pourquoi alors "beaucoup" de ceux qui furent témoins de ses visions, disaient que ses visions étaient simplement le résultat de l’excitation ou de l’hypnose ?

Il y a seulement deux réponses possibles :

Les témoins croyaient effectivement que les victimes de phénomènes "d’hypnose" et de "surexcitation" pouvaient interrompre leur respiration pendant un long laps de temps, et manifester une force surnaturelle.

--OU--

Les témoins n’ont été spectateurs de rien, qui soit de nature surnaturelle.

Category: Visions Examinées
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